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Max59 Vice principal(e)

Inscrit le: 05 Mar 2012 Messages: 561
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 1:59 pm Sujet du message: Epreuve français externe 2013 bis |
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« Oh, quelle horreur! » s'écria Paulette. Il faisait un temps magnifique, un de ces ciels où c'est un bonheur qu'il y ait des flocons de nuages, pour que quelque chose y puisse être de ce rose léger qui les rend plus bleus. Au débusqué du Trocadéro, sur les marches, on se heurtait à cette grande cloche vide au-dessus de Paris, de la Seine et des jardins. Les jardins dévalaient toutes eaux dehors cascades, bouquets d'écume, jets surgis en panaches de la pièce centrale et chargés dans la lumière de statues d'or étincelantes, de massifs de fleurs vivaces, avec une couronne d'arbres inclinés jusqu'au fleuve, d'où jaillissaient, de droite et de gauche, tourelles et terrasses, de bizarres architectures de bois aux toits de couleur. Dans tout cela, la foule, une foule ahurie, bigarrée, avec des Arabes, des Anglais, des Parisiens, des badauds grimpés, le melon sur le nez, sur des ânes blancs conduits par des fellahs, les extravagantes modes de l'année avec leurs tournures embarrassantes et les petits chapeaux étroits et perchés, retenus d'une bride sous le menton, la flâne des ouvriers en blouse, des enfants qui courent dans vos jambes, et l'un d'eux dans les escaliers tombe et pleurniche, les pantalons rouges des militaires, les chéchias des spahis, les redingotes noires et cintrées de messieurs barbus qui pérorent, des floppées et des floppées de gens qui arrivent et qui s'en vont, comme un chassé-croisé de fourmis où l'on était pris, avec un relent de poussière et de sueur, la sensation irrépressible qu'on entrait pour des heures dans un engrenage de fatigue et d'émerveillement, qu'on allait rouler avec les autres, sans pouvoir s'arrêter, sur cette pente où déjà depuis e matin s'étaient esquintés les visiteurs solitaires, les familles époustouflées, les mille et une nations du monde accourues pour l'Exposition. « Oh, quelle horreur! » répéta Paulette. Elle commençait sous ses pieds, l'Exposition, par ce déballezmoi-ça de gogos, ce méli-mélo de bronzes d'art, de géraniums, de filles, de soldats, de bourgeois, de gosses, de grandes eaux, d'Annamites, de Levantins, d'étrangers frais débarqués et de voyous venus de la Butte, par ce pandémonium étonné, goguenard, bruyant, traînant la patte. Elle se poursuivait par-dessus la Seine, où le pont disparaissait sous un dais de toile rayée rouge et grise qui le transformait en un couloir happant les fourmis. Elle se poursuivait, l'Exposition, sur l'autre rive par toutes sortes de baraques barrant les quais, inégales, sans rapport entre elles, en bois, en pierres, en stuc, en métal, en carton, en plâtras, boursouflées, baroques, burlesques, bourgeonnantes, à balcons, à loggias, à balustrades, colonnettes, flèches, pignons, belvédères. Mais qui pensait à cette champignonnière burlesque, ou au quadrilatère, aperçu par derrière, du Champ-de-Mars bâti de pavillons de fer, de verre, de briques et de céramiques, jusqu'à la voûte bleue et verte de la Galerie des Machines, cette espèce de hangar géant devant l'Ecole militaire? Qui pensait de là-haut, du porche du Trocadéro où les Mercadier avaient fait halte, à quoi que ce fût au monde, à la foule, aux restaurants, aux bicoques, à la bouffée de musique berbère et de piaulements canaques qui s'échappait de tout ça dans l'après-midi finissante, qui pensait à quoi que ce fût, excepté à ce monstre aux pattes écartées, dont la dentelle d'acier dominait tout, trouant le ciel, avec ses étranges corbeilles, son enchevêtrement de câbles, son chapeau de verre là-haut, tout là-haut, dans les nuages roses, dans le bleu ébloui, dans la lumière déchirée. qui pouvait penser à autre chose qu'à cette tour de trois cents mètres, dont on avait tant parlé, tant médit, mais dont rien n'avait donné l'idée, l'ombre de l'ombre de l'idée. « Quelle horreur! » dit pour la troisième fois Paulette, et Pierre hocha la tête, et expliqua « Goût américain. » comme pour le champagne, et il enleva son chapeau neuf, dont le cuir lui serrait le front.
«Oh! Quelle horreur! s'écria Paulette» est l'incipit du roman d'Aragon «les Voyageurs de l'impériale» alors quelle impression?
J'ai eu du mal avec la question de grammaire perso: "Il faisait un temps magnifique, un de ces ciels où c'est un
bonheur qu'il y ait des flocons de nuages, pour que quelque
chose y puisse être de ce rose léger qui les rend plus bleus."
Dernière édition par Max59 le Mer Juin 26, 2013 2:08 pm; édité 1 fois |
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Créole Vice principal(e)

Inscrit le: 22 Mar 2006 Messages: 333 Localisation: Réunion
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 2:08 pm Sujet du message: |
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J'ai tenu 3 heures ! |
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Max59 Vice principal(e)

Inscrit le: 05 Mar 2012 Messages: 561
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 2:10 pm Sujet du message: |
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Perso j'ai fini en 5heures, j'ai eu du mal à entrer dans le texte et assez bâclé ma question de grammaire :s |
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Dadav62 Prof stagiaire

Inscrit le: 18 Mai 2005 Messages: 151 Localisation: boulogne sur mer
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 2:58 pm Sujet du message: |
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A voir le texte, je suis ravi de m'être reposé. Et je ne parle même pas de la question de grammaire. |
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keyward Maître

Inscrit le: 27 Mai 2013 Messages: 20 Localisation: rumilly
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 4:22 pm Sujet du message: |
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J ai tenu 5 heures mais je n étais pas inspirée.espérons qu demain les sujets me soient plus parlant.
Beaucoup d absents ici et vous ? |
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Max59 Vice principal(e)

Inscrit le: 05 Mar 2012 Messages: 561
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 4:28 pm Sujet du message: |
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Sinon j'ai fait:
En quoi ce texte donne à voir 2 visions opposées de Paris et de l'exposition universelle, à travers la tour Eiffel? (enfin dans le style car je l'ai modifiée à la fin :s)
I) La vision sublimée qui s’atténue progressivement
A) Constraste exclamation de Paulette et temps magnifique
B) Le cosmopolitisme de la foule
C) Le sentiment naissant d'oppression
II) Le retour à "l'horreur"
A) L'oppression omniprésente
B) La prise à partie du lecteur/spectateur
C) Un paysage angélique devenue démoniaque |
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Créole Vice principal(e)

Inscrit le: 22 Mar 2006 Messages: 333 Localisation: Réunion
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 4:41 pm Sujet du message: |
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Des absents chez moi, mais pas beaucoup
j'étais le premier à partir en Lettres-Histoire, comme en novembre dernier d'ailleurs
Mon plan
PB : Quelle vision nouvelle de l'Exposition universelle de 1889 apparaît dans ce passage ?
I. L'ouverture d'un roman...
A. L'incipit (première phrase) ouvre un pacte de lecture original
- originalité de l'incipit
- crée un effet d'attente surprenant pour le lecteur
B. L'organisation de la description
- incipit, puis description : paysage + foule
- deuxième discours direct : puis foule + bâtiments + monuments
- troisième discours direct : quand ils sont sous la tour Eiffel
II. Une vision surprenante, voire effrayante
A. Un chaos architectural
B. La déshumanisation de la foule
Voila, pas trop confiant
on verra demain... |
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Caly Docteur(e)

Inscrit le: 15 Oct 2012 Messages: 56 Localisation: Martinique
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 4:51 pm Sujet du message: |
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Je suis totalement hors sujet avec mon plan moi!!
1. Paris merveilleux avec le mythe de l'Eden
2. Paris le pandemonium
3. Originalité de l'incipit : un poème en prose? _________________ "Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire." |
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Marluc Bachelier(e)

Inscrit le: 18 Avr 2013 Messages: 9 Localisation: marseille
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 5:07 pm Sujet du message: |
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Tout dépend ce que tu as mis.
Tu opposes le paradis et l'enfer dans tes deux premières parties c'est ça?
Tu as analysé le texte avec tes émotions.
Comme je le disais sur un autre post, un prof de fac me disait qu'il n'y a pas de correction type pour un commentaire composé. Tout est dans le ressenti, dans l'analyse stylistique...
Donc, ton plan se défend, je trouve.
Ne te démoralise pas, il reste demain!!  |
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sunshine Prof stagiaire

Inscrit le: 23 Fév 2010 Messages: 148
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 5:21 pm Sujet du message: |
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Calypso j'ai presque le même plan que toi sauf ma dernière partie où j'interroge l'œil de l'artiste sur la modernité. Je pense que la piste du poème en prose était une bonne idée! |
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sunshine Prof stagiaire

Inscrit le: 23 Fév 2010 Messages: 148
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 5:23 pm Sujet du message: |
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Je voulais dire caly l.ipad à écrit contre mon plein gré. |
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Caly Docteur(e)

Inscrit le: 15 Oct 2012 Messages: 56 Localisation: Martinique
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 5:26 pm Sujet du message: |
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De toutes façons, on ne peut plus faire marche arrière, et je n'ai pas envie de refaire le devoir non plus... De plus, on n'aura pas longtemps à stresser, les résultats sont pour dans deux semaines à peine!!! _________________ "Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire." |
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Caly Docteur(e)

Inscrit le: 15 Oct 2012 Messages: 56 Localisation: Martinique
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 5:27 pm Sujet du message: |
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PS : Calyspo ça me va bien, je devrais changer de pseudo loooool _________________ "Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire." |
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oblomov Docteur(e)

Inscrit le: 23 Nov 2012 Messages: 43
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 6:03 pm Sujet du message: |
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Bonjour à tous,
J'avais prié pour de la poésie ou du théâtre, c'était donc un roman. Pour le plan, je crois avoir repris les grandes lignes que vous avez souligné :
I- Un incipit "in media res"
1- Un début "in media res"
2- Deux personnages au milieu de la foule
II- Un tableau vivant de Paris et de l'Exposition Universelle
1- L'Exposition Universelle
2- Procédés rhétoriques et lexicaux
3- D'un ciel à l'autre : la mise en scène
III- Deux visions opposées
1- Premier paragraphe : une Exposition idéale
2- Deuxième paragraphe : Paris, un pandémonium
Bien-sûr, j'ai relevé, outre les deux paragraphes que je cite dans mon III, les phrases exclamatives de Paulette ainsi que le dernier paragraphe qui est comme une clausule.
Sinon je passe les oraux dimanche. Vivement la fin de semaine, les vacances, les lectures que j'ai rangées depuis longtemps dans la bibliothèque, les films à voir, le sommeil ... Bon courage à tous.
PS : Très peu de monde aussi dans mon académie. On devait être une vingtaine au total. |
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sunshine Prof stagiaire

Inscrit le: 23 Fév 2010 Messages: 148
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Posté le: Mer Juin 26, 2013 6:21 pm Sujet du message: |
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Idem ici, 60 inscrits, 20 présents... Espérons que ça soit le cas dans les autres académies! |
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