Forums du CAPES Histoire Géographie 2015-2016

[septime]

oui, mis qu'est-ce que la majorité d'entre nous , de nos potes qui ne s'intéressaient pas à l'histoire, en ont retenu au final? c'est ça la question de fond: fais-t-on du gavage d'oie, ou va-t-on vers du moins mais mieux?
car les élèves (et on était pareil) une fois que le chapitre est terminé, ferme le cahier et au bout d'une semaine ne se rappellent plus de tout alors un an après...
L'enjeu est la mémorisation à long terme plutôt que d'être prêt pour un jour J, c'est pourquoi écrire davantage peut aider à ça, et faire intervenir les acteurs, à la manière d'un film aussi
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dans un collège du fin fond de la Moselle

[janis]

Je partage à 200 % ton point de vue septime puisque c'est ce qui a animé mes 3 semaines au Québec : là-bas il n'y a pas de cours en tant que tel, aucun cahier, aucun chapitre, aucun contenu, que de la mise en activité. Là c'est poussé à l'extrême mais j'ai appris des tas de choses dans la mise en autonomie et au final ça donne là-bas des gamins qui ne savent certes pas les grandes dates de l'histoire (puisqu'ils ne les apprennent pas) mais qui sont hyper débrouillards, très autonomes.
Ce que je voulais dire par rapport à mes copies c'est pas tant dans les connaissances (car apprendre par cœur un truc et le recracher ensuite on peut tous le faire) c'est plus dans la méthode : on apprenait à écrire une composition argumentée d'une page double en 3ème quand même. J'ai corrigé des copies de lycée et elles étaient beaucoup moins bien construites que ce qu'on faisait (et je parle encore de l'argumentation, donc de la capacité à organiser sa pensée, à étayer ses propos).

[Zhuanxu]

Ce n'était pas une composition réellement quand même, on appelait ça une "question de cours rédigée" si je ne me trompe pas, et l'on nous donnait en général le plan (les trois parties) en nous précisant bien de faire une intro et une conclusion avec leur contenu (on nous mâchait bien le travail aussi donc). C'était davantage une réponse organisée très guidée, un peu comme en seconde mais en mâchant plus le travail sur le plan et sans appui sur documents. D'ailleurs, le terme de composition n'était pas employé puisqu'au lycée à l'époque (avant 2002 pour le bac, avant 1999 pour le DNB), c'était des dissertations (ce qui ne change pas grand chose).

Il est vrai que l'on écrivait beaucoup plus (il n'y avait pas d'indications de taille néanmoins), mais attention, on se rappelle de nos propres copies, donc de bonnes copies, mais ça ne veut pas dire que ça fonctionnait de façon générale. D'ailleurs à l'inverse au bac, l'épreuve de synthèse (avec le tableau tout chiant) jusqu'en 2001 limitait le nombre de lignes contrairement à la réponse organisée. De plus, dans le paragraphe argumenté au collège, il faut mêler connaissances personnelles et informations tirées des documents alors que dans la question de cours rédigée de notre temps, il fallait juste se servir de nos connaissances personnelles (il y avait une étude de doc par ailleurs sans lien) ; or pour les élèves, je ne suis pas certain que le premier cas soit plus simple, au contraire, c'est assez difficile de mêler les deux.

[septime]

j'ai fait du récit sur l'idée de progrès au XIXème en quatrième, c'est une classe où la moitié des élèves ont des difficultés, je leur avais donné un schéma à compléter (médecine, ville, exposition universelle, population qui augmente)), ils n'avaient pas le droit de m'interrompre pour poser une question
résultat: un silence de plomb et des élèves intéressés
après à partir de leur schéma , ils devaient raconter pourquoi les gens du XIXème croyaient dans le progrès.
J'ai interrogé un élève et il a plutôt géré
après je leur ai demandé de me rédiger sept-huit phrases pour résumer à partir de leur schéma pour lundi , on verra si le transfert se fait
mais expérience intéressante, élèves surpris donc attentifs, le récit me semble une solution de temps à autre pour concrétiser, pour rendre vivant l'histoire...
A POURSUIVRE LA SEMAINE PROCHAINE
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dans un collège du fin fond de la Moselle

[raul]

Evidemment que le récit fonctionne. En fait, ces empaffés d'IPR avaient raison, il fallait le marquer dans les programmes pour que certains enseignants découvrent cette pratique. Mais pour beaucoup d'autres, ce "retour du récit" ne fait qu'officialiser une pratique quotidienne. C'est de l'Histoire bordel, ça se raconte !

[septime]